SYPHILIS

SYPHILIS

La syphilis est une infection sexuellement transmissible (IST) causée par la bactérie Treponema pallidum.

Elle est plus fréquente chez les personnes ayant un pénis et ayant des relations sexuelles avec des personnes ayant un pénis âgées de 32 à 44 ans. En Belgique, le nombre de cas a augmenté de 24 % par an depuis les années 90.

Il est important de noter que la syphilis ne confère pas d’immunité, ce qui signifie qu’une personne infectée et guérie peut être réinfectée ultérieurement. Environ 25 % des cas signalés chaque année sont des cas de réinfection.

La syphilis se transmet : 

– par contact sexuel (vaginal, oral et/ou anal) 

– par contact direct avec les lésions (chancres* et plaques rouges) 

– lors de la grossesse (de la mère à l’enfant)

Il est plus probable que la syphilis soit transmise par une personne ayant un pénis que par une personne ayant une vulve

La syphilis peut également être transmise par le sang lors d’une transfusion sanguine ou lors de l’utilisation de drogues par voie intraveineuse. Cependant, les transmissions par transfusion sanguine sont très rares en Belgique, car le sang des donneurs subit un dépistage très strict de la syphilis.

 

*Ulcération isolée de la peau ou des muqueuses constituant le stade initial de plusieurs maladies contagieuses, le plus souvent vénériennes. (Larousse, s.d.)

La syphilis connaît quatre stades présentant des symptômes spécifiques. Ces stades ne se suivent pas nécessairement. Par exemple, on peut très bien développer la phase 2 sans passer par la phase 1.


Phase 1 (10 à 90 jours après l’infection)

La syphilis commence généralement par l’apparition d’une ou plusieurs plaies indolores sur la peau ou les muqueuses, sur le pénis, le gland, les testicules, le clitoris, le vagin, l’anus, les tétons, le rectum, les lèvres, la bouche et la gorge, plus rarement dans d’autres parties du corps. Ces plaies disparaissent d’elles-mêmes sans traitement dans un délai de 3 à 6 semaines.

La personne porteuse reste néanmoins contagieuse et en l’absence de traitement pendant la première phase, l’infection évoluera vers une deuxième phase.


Phase 2 (6 semaines à 6 mois après la première plaie)

– Apparition d’éruptions cutanées, souvent localisées aux paumes des mains ou aux plantes des pieds ;

– Éventuellement des douleurs articulaires et musculaires ;

– Syndrome grippal avec fièvre, gonflement des ganglions, maux de tête et de gorge ;

– Perte de cheveux par plaques.

Bien que ces symptômes puissent disparaître naturellement sans traitement, l’infection demeure présente et en l’absence de traitement, la maladie progresse vers sa troisième phase, appelée phase « latente ».


Phase 3 – Phase latente

Aucun symptôme n’est présent pendant la phase latente de l’infection, mais il existe un risque de développer une syphilis tertiaire en l’absence de traitement. Cette phase latente peut perdurer pendant plusieurs années, durant laquelle la syphilis reste contagieuse.


Phase 4 – Syphilis tertiaire ou neurosyphilis (3 à 30 ans ou + après l’infection)

À ce stade, l’infection n’est plus transmissible, mais les bactéries restent actives, se multiplient et se répandent dans tout l’organisme, causant des dommages graves aux organes vitaux et au système nerveux central (cœur, cerveau, yeux, os).

Pendant la phase finale d’une infection à la syphilis, on peut constater l’émergence : 

– de tumeurs cutanées ou testiculaires,

– de tumeurs dans d’autres tissus, 

– de symptômes cardiovasculaires tels qu’un anévrisme de l’aorte ou une insuffisance valvulaire aortique,

– la dégénérescence du système nerveux central, avec des manifestations telles que la démence, des tremblements et une perte de productivité.

En l’absence de traitement, un tiers des individus infectés par la syphilis développent, parfois des années après, une forme sévère appelée syphilis tertiaire, pouvant entraîner des complications graves telles que des problèmes cardiaques et neurologiques, incluant des accidents vasculaires cérébraux (AVC), une perte de coordination, une insensibilité, une paralysie, une perte de vision, ou une perte auditive. La syphilis tertiaire a des conséquences dramatiques sur la santé et est associée à une mortalité très élevée.

La transmission de la syphilis d’une personne enceinte à son bébé peut se produire pendant la grossesse.

En général, les personnes enceintes effectuent un dépistage de la syphilis, et celles qui sont infectées  reçoivent un traitement antibiotique. Le traitement pendant la grossesse permet de prévenir la transmission de la syphilis de la personne enceinte à l’enfant.

– Prélèvement sanguin ; 

– Frottis des lésions quand il y en a ; 

– Test à résultat immédiat/Test rapide d’orientation diagnostique (TROD)

Le traitement de la syphilis nécessite l’administration d’antibiotiques.

Pour se protéger de la syphilis, tu peux : utiliser des moyens de protection contre les IST, éviter le contact avec le sang (tatouage – aiguille et pot d’encre à usage unique, piercing – aiguille à usage unique ou stérilisée) et le contact avec les éruptions cutanées. 

Les préservatifs permettent de réduire les risque d’exposition mais n’offrent pas une protection totale car la syphilis peut se transmettre lors de caresses sexuelles* et via le sexe oral (des pratiques moins souvent protégées).

Une personne qui a un rapport sexuel alors qu’elle porte un chancre de syphilis court un risque plus important d’attraper le VIH ou une autre IST.

 

*masturbation mutuelle et frottements sexuels

Un dépistage régulier pour les personnes qui ont des partenaires multiples : la syphilis se soigne bien et est sans conséquence quand elle est diagnostiquée tôt.

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