HPV

HPV

Les papillomavirus humains (HPV) sont des virus qui infectent la peau et les muqueuses. Il en existe environ 200 types : ils peuvent toucher les organes génitaux internes (col de l’utérus, vagin) et externes (pénis, vulve), la région anale, plusieurs zones de la peau ou encore la bouche et la gorge. Contrairement à certaines idées répandues, les papillomavirus concernent tout le monde, peu importe le sexe, le genre, l’attirance sexuelle et romantique.

Les papillomavirus humains font partie des Infections Sexuellement Transmissibles (IST) les plus répandues dans le monde. 80 % de la population sexuellement active sera un jour confrontée à une infection par les papillomavirus, dont la moitié entre 15 et 24 ans.

Il existe 2 grandes catégories de papillomavirus. Les papillomavirus génitaux que l’on retrouve principalement sur les muqueuses (gland du pénis, vulve, vagin, col de l’utérus, anus et gorge), qui sont sexuellement transmissible et qui peuvent provoquer des verrues génitales ou, dans de rares cas, des cancers. Les papillomavirus de la peau qui sont responsables des verrues vulgaires que l’on retrouve principalement sur les pieds et les mains. Les verrues vulgaires sont bénignes, c’est-à-dire qu’elles ne sont pas à l’origine de cancers. Sur cette page, nous parlerons uniquement des papillomavirus sexuellement transmissibles.

L’infection se fait principalement par contact sexuel (génital, oral, anal ou avec la peau) avec une muqueuse ou une zone infectée.

Lorsque des symptômes (comme des condylomes) sont visibles, le risque de transmission est très important.

La transmission des papillomavirus est cependant possible sans verrue apparente ni aucun symptôme.

Le symptôme le plus fréquent est l’apparition de verrues génitales (aussi appelées condylomes) au niveau de la zone infectées (zone génitale, anale ou gorge). Ces verrues peuvent provoquer des démangeaisons et, bien qu’elles ne soient pas dangereuses pour la santé, elles sont extrêmement contagieuses.

Dans les cas où l’infection au papillomavirus aurait provoqué des lésions précancéreuses ou cancéreuses, les symptômes de ces lésions peuvent apparaître. Ces symptômes varient selon le type de cancer et apparaissent généralement lorsque le cancer est déjà à un stade avancé.

La majorité des infections à papillomavirus ne présente aucun symptôme.

Dans 90 % des cas d’infection par un papillomavirus, le système immunitaire élimine le virus au bout d’un ou 2 ans, n’ayant ainsi aucune conséquence grave pour la santé.

Cependant, dans certains cas et avec certaines souches du virus dites oncogènes, il est possible qu’un cancer se développe :

– Cancer de la vulve

– Cancer du vagin

– Cancer de la bouche, de la gorge

– Cancer de l’anus

– Cancer du pénis

Les papillomavirus humains (HPV) sont la cause principale des cancers du col de l’utérus (plus de 90% des cancers du col de l’utérus sont provoqués par à papillomavirus). En Belgique ce cancer est le 4ème plus important chez les femmes* entre 15 et 44 ans.

D’autres souches du papillomavirus peuvent provoquer des condylomes. Ces verrues génitales sont bénignes, c’est-à-dire qu’elles n’ont pas de conséquences graves pour la santé. Elles peuvent cependant provoquer des démangeaisons et réapparaître après plusieurs mois, malgré le traitement. La principale conséquence peut être une gêne esthétique.

Plus d’un tiers des personnes ayant un utérus qui sont atteintes par le cancer du col de l’utérus en décède en Belgique. Pour les autres formes de cancers, les séquelles sont invalidantes à long terme.

– Cancer du col de l’utérus

– Cancer de la vulve

– Cancer du vagin

– Cancer de la bouche, de la gorge

– Cancer de l’Anus

– Cancer du pénis

En 2019 on estime qu’au niveau mondial, les papillomavirus sont responsables de 620 000 nouveaux cas de cancers chez les personnes à vulve et de 70 000 nouveaux cas de cancer chez les personnes à pénis. (OMS, 2024)

En Belgique, l’infection aux papillomavirus n’est pas dépistée lors des dépistages de routine.

Seul le cancer du col de l’utérus (une des conséquences des HPV) peut être dépisté régulièrement. Les autres formes de cancer provoquées par les HPV pourront être dépistées au cas par cas et généralement en présence de symptômes.

Étant donné que les lésions précancéreuses prennent du temps à se développer, le dépistage du cancer du col de l’utérus n’est à effectuer que tous les 3 ans, entre 25 et 30 ans et tout les 5 ans jusqu’à 64 ans.

Comment ça se passe: 

Étape 1: Prenez rendez-vous chez votre médecin, gynécologue, dans votre maison médicale, en planning familial, à l’hôpital ou dans un laboratoire (si vous avez une ordonnance).

Étape 2: À l’aide d’une spatule ou d’une petite brosse adaptée, le ou la médecin va recueillir des cellules de la muqueuse vaginale et du col de l’utérus en l’insérant quelques instants dans le vagin. Cet examen peut être un peu désagréable mais ne dure pas longtemps. Juste après le test, des légers saignements sont possibles, prévoir un protège-slip peut être utile. 

Étape 3: Le prélèvement sera envoyé et analysé au laboratoire. Les résultats sont ensuite transmis à votre médecin. Généralement, si les résultats sont négatifs, vous ne serez pas contacté·e et vous n’aurez plus rien à faire jusqu’au prochain dépistage (dans 3 ou 5 ans selon votre âge). En cas d’anomalie détectée, il ou elle vous contactera pour discuter de la suite (faire d’autres tests plus approfondis, surveiller l’évolution de l’anomalie, etc). 

Attention, lorsque ce type de test est positif, cela ne signifie pas qu’on est affecté·e d’une lésion précancéreuse ou d’un cancer. Cela signifie qu’une anomalie au niveau des cellules du col ou une souche de Papillomavirus est détectée et que des examens complémentaires devront être effectués. Dans ce cas, il est important d’effectuer un suivi régulier afin de contrôler l’évolution  ainsi que de se protéger lors des rapports sexuels pour éviter les risques de contamination.

Combien ça coûte:

En Belgique, un frottis de dépistage est recommandé et remboursé tous les trois ans pour les femmes (ou toutes personnes ayant un utérus) de 25 à 64 ans. N’hésite pas à t’adresser à ton ou ta médecin ou gynécologue pour en savoir plus.

Dans 90 % des cas d’infection par un papillomavirus, le système immunitaire élimine le virus au bout d’un ou 2 ans.

Il n’existe pas de traitement pour éliminer les papillomavirus, il est néanmoins possible de traiter les symptômes et conséquences. 

Certaines lésions dites de bas grade (précoces et peu évolutives) nécessitent un suivi médical pour vérifier leur évolution. Une crème peut également être prescrit pour stimuler le système immunitaire et aider à éliminer les verrues génitales. D’autres traitements existent : cryothérapie, laser, ablation,…

Si les lésions évoluent vers un stade plus préoccupant (lésions de haut grade), des traitements plus invasifs peuvent être proposés pour éviter un risque de cancer :

Conisation : une intervention chirurgicale qui consiste à retirer une partie du col de l’utérus contenant les cellules anormales.

Traitement au laser : une technique qui brûle les cellules atteintes pour favoriser leur élimination.

Ces interventions se font généralement sous anesthésie locale ou générale et permettent de retirer les cellules touchées avant qu’elles ne deviennent cancéreuses.

Les verrues génitales et lésions précancéreuses peuvent être traitées et/ou retirées de différentes façons:

  • Cryothérapie (brûlure des verrues par le froid)
  • Electrocoagulation (destruction par courant électrique)
  • Laser
  • Excision chirurgicale (surtout pour les lésions précancéreuses)

et les lésions précancéreuses du col de l’utérus, du vagin, de la vulve, de l’anus ou du pénis peuvent être traitées localement (crème ou solution) ou retirées par ablation (cryothérapie, brûlure,…) ou au moyen d’une opération chirurgicale.

Pour les cancers détectés à un stade plus avancé, le traitement par chimiothérapie, radiothérapie ou une combinaison des deux (radiochimiothérapie) pourra être indiqué. D’autres thérapies existent comme l’immunothérapie qui va renforcer le système immunitaire.

Les papillomavirus se transmettent par simple contact. Cela signifie qu’une contamination peut avoir lieu même s’il n’y a pas de pénétration.

Le préservatif (interne ou externe) ou le carré de latex réduisent les risques de transmission des papillomavirus, mais ne protègent pas à 100 % contre ces virus car ils ne couvrent pas toutes les zones de contact sexuel. Le préservatif interne offre une meilleure protection contre les HPV notamment grâce à sa partie externe qui couvre davantage l’extérieur de la vulve ou l’anus.

La vaccination est le moyen le plus efficace de se protéger des conséquences graves des papillomavirus. Les vaccins actuellement utilisés en Belgique protègent des 9 souches responsables de la majorité des verrues génitales et cancers liés aux papillomavirus. 

POUR QUI ?

Le Conseil Supérieur de la Santé recommande une vaccination généralisée des jeunes entre 9 et 14 ans inclus et une vaccination de rattrapage de 15 à 26 ans inclus. Ce, peu importe le genre. L’idéal étant de se faire vacciner avant les premiers contacts sexuels. Le vaccin est également recommandé pour les personnes avec une immunité diminuée (VIH-positives ou greffées d’organes) ou les hommes* ayant des relations sexuelles avec des hommes* (HSH).

GRATUIT ?

Dans le cadre du calendrier vaccinal de la Fédération Wallonie-Bruxelles, le vaccin est gratuit (via le programme scolaire organisé) pour toute personne, peu importe le genre, de 13 à 14 ans, en 1ère différenciée ou en 2ème secondaire, via la médecine scolaire ou chez son ou sa médecin (via e-vax).

REMBOURSÉ ?

Le vaccin est remboursé sans distinction de genre de 12 à 18 ans inclus (ticket modérateur de 12,10€ par dose).

EN PRATIQUE ?

“Le vaccin peut être administré en une ou deux doses. Les personnes dont le système immunitaire est affaibli doivent en recevoir deux ou trois doses” (OMS, 2024). Il est administré dans la partie supérieure du bras et est bien toléré (effets secondaires parfois rapportés: douleur et irritation à l’endroit de l’injection, maux de tête temporaires). 

Les vaccins contre les papillomavirus, comme tous les autres vaccins, offrent une protection individuelle pour les personnes vaccinées, mais aussi une protection collective. En effet, si une partie suffisante de la population est vaccinée, les types de virus concernés ne pourront plus se transmettre.

Pour en savoir plus sur les vaccins et le remboursement, n’hésite pas à t’adresser à ton ou ta médecin, infirmier.e, sage-femme, pharmacien.ne, centre de planning familial, maison médicale ou service de promotion de la santé à l’école.

En Belgique, la vaccination contre les papillomavirus est gratuite ou remboursée jusqu’à 18 ans inclus.

Elle reste cependant recommandée pour l’ensemble de la population jusqu’à 26 ans et peut avoir un intérêt au-delà au cas par cas ou pour certains groupes à risque.

Sources

World Health Organization : WHO & World Health Organization : WHO. (2024a, mars 5). Papillomavirus humain et cancer. https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/human-papilloma-virus-and-cancer 

Morris, S. R. (2023b, novembre 4). Infection par le papillomavirus humain (VPH). Manuels MSD Pour le Grand Public. https://www.msdmanuals.com/fr/accueil/infections/infections-sexuellement-transmissibles-ist/infection-par-le-papillomavirus-humain-vph 

Les infections à Papillomavirus humain | AFRAPEDIA. (s. d.). https://www.afrapedia.org/sante-sexuelle/les-infections-a-papillomavirus-humain

Les autres IST

Les autres infections